Courts métrages documentaires
Les vidéos documentaires Silence on tourne. Mais ce n’est pas un film. met en lumière, de par son dispositif scénique, l’universalité des migrations. Des visages sont associés à des voix pour raconter ensemble une histoire, celle d’un exil, jusqu’en France. Des moments de parcours s’assemblent les uns après les autres pour former un récit. Ce projet, liant l’intime à l’universel, pose la question : et si demain c’était moi, sur les routes de l’exil ?
Apparaissent à l’écran des visages de personnes n’ayant pas vécu l’exil elles-mêmes, issues de l’immigration ou non. Des hommes et des femmes qui n’ont pas ou plus conscience qu’ils.elles pourraient être touché.e.s par l’absence de liberté d’expression, l’absence de liberté d’être, par les guerres, par l’exil. Il s’agit de créer un décalage entre le stéréotype de la personne qu’on croise tous les jours, qui appartient à nos codes, et celle qui vit des parcours d’exil dans nos idées préconçues. La prise de conscience doit être universelle. Ces hommes et ces femmes seront des personnes inconnues du grand public ; le monde se mélange et tous se retrouvent frappés des mêmes maux. Ces personnes seront filmées, sans dire un mot, sur un fond noir, afin d’être dans une neutralité sociale, culturelle, politique. Leur regard fixe la caméra, autant que possible. La cadre est serré sur le visage pour être concentré sur le regard et sur les émotions ressenties afin de les répercuter au mieux.
Chaque visage incarne, « parle » au nom d’une autre personne, qui a connu un parcours d’exil jusqu’en France. Une histoire douloureuse dans son pays d’origine (Tchétchénie, Arménie, Somalie, République Démocratique du Congo, Syrie, Sri Lanka, etc), avec un élément déterminant qui l’a faite partir, un parcours de migration, et une arrivée en France, avec une vie qu’elle essaie de construire. Peut-être que cette histoire appartiendra un jour à cet homme, à cette femme, filmé.e. en silence, à tous les hommes, à toutes les femmes.
L’histoire de vie à incarner est découverte au moment du tournage, lue pour la première fois à voix haute en français pendant que la personne qui incarne la voix est filmée, de telle sorte que sa sensibilité soit en éveil et réagisse à ce texte. Comme si elle racontait sa propre vie. À chaque personne filmée en plan fixe correspond une histoire d’exil, racontée en langue originale et sous-titrée en langue française.
Cette vidéo exprime l’histoire d’exil d’une femme arménienne, et la seconde d’une femme tchétchène.